Les produits biosourcés, des nouveaux débouchés

Le miscanthus est au cœur de nombreux projets de développement de produits obtenus à partir de biomasse végétale. En phase de R&D, de test ou de démarrage industriel, ces produits aideront à répondre aux problématiques bioéconomiques qui sont aujourd’hui un enjeu majeur.

Pièces automobiles

Renaut et Addiplast ont conçu des pièces automobiles intégrant entre 20 et 30% de fibres de miscanthus. Ces pièces d’intérieur automobile non visibles sont les pièces de siège, la boîte à gant, certains éléments de planche de bord, le coffre ou encor le toit intérieur. Le miscanthus y remplacerait la fibre de verre dérivée de composé plastique, permettant ainsi un allégement des pièces, une amélioration de la flexibilité, le tout sans odeur.

Le miscanthus pourrait ainsi permettre une réduction de l’impact environnementale des pièces d’habitacles par le faible impact de son itinéraire de culture, par sa production locale et sa faible densité permettant un allégement des pièces et une réduction de la consommation de carburant.

Bloc en béton de miscanthus

Le secteur de la construction qui souhaite décarboner son activité, s’intéresse de plus en plus à intégrer des biomatériaux à ses éléments de construction. Aujourd’hui le miscanthus est déjà utilisé dans des blocs isolants, notamment par les entreprises Kellig Emren (Baud, 56 150) et Muance (sur son site de Vatry, 51320). Le miscanthus se distingue notamment par sa bonne isolation thermique ainsi que par son inertie thermique, qui permettent un confort thermique en hiver ainsi qu’en été. De plus ce matériau est perspirant (il laisse s’échapper l’humidité) et étanche à l’air lorsqu’il est accompagné d’un enduit en 2 passes. Cet isolant est également ininflammable.

Enfin, le miscanthus de par ses bénéfices environnementaux (stockage de carbone, itinéraire technique sans intrant, ressource locale) améliore l’empreinte carbone des bioconstructions. La durée de vie de ces matériaux est estimée à 100 ans et ceux-ci peuvent être recyclés, après broyage, en isolant vrac ou en amendement.  Les isolants intégrant du miscanthus participent donc à une économie circulaire et locale.

Caractéristiques techniques :

Bloc Végéo de Kellig Emren

·       Bloc de 67 x 50 x 10,5 cm (3 blocs par m2)

·       Conductivité thermique de 0.77 W/m.K

·       Résistance thermique de 1.36 m2.K/W

·   Issu d’un mélange miscanthus – terre crue – chaux

L’entreprise Muance qui produit des bâtiments de logements préfabriqués lancera prochainement la production de panneaux isolants composé à 90% de miscanthus produit localement.

 

Normalisation des bétons biosourcés :

Les bétons intégrant des biosourcés ne faisant l’objet d’aucune norme, le projet NG2B mené par la Guilde des Sables Vert et soutenu par l’ADEME mène actuellement un projet de normalisation des bétons biosourcés auquel participe France Miscanthus. La stratégie de normalisation se décompose en un projet de norme des granulats biosourcés, d’une norme expérimentale ainsi que d’une norme béton biosourcé. Cette stratégie normative devrait aboutir à l’horizon 2030.