A Brumath, On préserve l’eau avec du miscanthus

Ce projet est une réussite et fait aujourd’hui figure de modèle
  • Jean-Pierre JOST
  • Adjoint au Maire & Président du SIVU Assainissement de Brumath
  • Une solution contre les coulées de boues
  • Ressources protégées dans l'Air d'Alimentation de Captage
  • 7 055 m² chauffés
  • 15 ha plantés en 2012
  • Retour sur investissement en 7 ans
miscanthus Brumath
Une solution de chauffage économique pour une meilleure préservation des ressources

Genèse du projet

Enjeux et historique du projet

La ville de Brumath en Alsace faisait face à un problème de préservation des eaux : coulée de boue, érosion par ruissellement et ainsi qualité médiocre des eaux. Parallèlement, elle avait besoin d’accroître sa capacité de chauffage. La Chambre d’Agriculture d’Alsace l’oriente alors vers le chauffage biomasse de miscanthus.  Le bureau d’étude Solares Bauen soutient et préconise également ce projet.

La commune se joint alors à la Chambre d’Agriculture pour trouver des agriculteurs susceptibles de fournir la matière première dans les zones sensibles. Des conventions de

commercialisation seront finalement signées par 5 exploitants pour une durée de 15 ans minimum.

Besoins et objectifs

  • Problème de coulées de boues récurrentes (2008, 2010, 2011, 2012).
  • Préservation des ressources en eau sur le périmètre de l’Aire d’Alimentation de captage (présence d’atrazine).
  • Accroissement de la puissance de chauffage pour chauffer 7 055 m2 de bâtiments communaux : l’hôtel de ville, la maison de la communauté, la maison des associations, le commissariat, la Croix Rouge, la maison de l’enfance, les deux nouveaux bâtiments qui abritent des locaux associatifs, un café et la médiathèque.
  • Valorisation des ressources locales.
  • Développement d’une solution de chauffage économique sur le long terme.

Chronologie du projet

  • 2009 : étude de faisabilité.
  • 27 mai 2011 : validation par le Conseil municipal.
  • 2012 : implantation du miscanthus.
  • 2013 : installation et mise en service de la chaudière.

Dans la pratique, comment ça marche ?

Approvisionnement

  • Origine du miscanthus : 15 ha chez 5 agriculteurs dont l’essentiel se situe sur les aires d’alimentation de captage de la commune.
  • Récolte : les agriculteurs font appel à une entreprise de travaux agricoles. La pesée de la récolte s’effectue sur le lieu de stockage (pont bascule).
  • Stockage : effectué par un exploitant agricole dans un hangar construit à cet effet.
  • Un agriculteur assurera la livraison en 2 heures.
  • Prix d’achat du miscanthus livré : convention réciproque entre la ville et les agriculteurs de production et de rachat sur une durée de 17 ans à 100 € hors taxe par tonne de matière sèche livrée (le prix est indexé sur l’indice des prix à la consommation).

Quelle solution technique de chauffage ?

L’installation consiste en :

  • Installation de  3 chaudières polycombustibles Guntamatic en cascade (85 kW chacune) couvrant 80% des besoins  en chauffage. Elles sont adaptées pour recevoir tous types de biomasses forestière et agricole ;
  • Une chaudière à gaz d’une puissance de 430 kW qui couvrira les pointes de puissance et qui optimisera l’utilisation des 3 premières. Elle peut couvrir 65% de la puissance totale nécessaire ce qui lui permettra de maintenir une température minimale dans les bâtiments en cas de défaillance des chaudières polycombustibles. Cela n’a cependant jamais été nécessaire depuis l’installation des chaudières à biomasse.
  • 55 m2 de chaufferie ;
  • 1 silo d’une capacité de 105 m3 soit une autonomie de 9 jours en période de pointe ;
  • Ballon tampon de 4 000 litres d’eau ;
  • 1 réseau de chaleur de 235 mètres linéaires qui alimentera les divers bâtiments ;
  • Les équipements nécessaires au transfert de chaleur dans les sous-stations de chaque bâtiment ;
  • Le système de gestion technique centralisé qui permet de refacturer les consommations bâtiment par bâtiment.

Aspects financiers

Coût et financement du projet

  • Coût total des travaux hors taxes : 421 000 €.
  • L’ADEME, le FEDER et la région ont participé à hauteur de 174 685 €.
  • Le reste a été financé par la commune.

Chiffrage des économies par rapport aux solutions alternatives

  • Le retour sur investissement par rapport à un chauffage fuel plus gaz est estimé à 14 ans. Grâce aux subventions obtenues, le temps de retour sur investissement est réduit à 7 ans.
  • Le modèle économique construit avec les agriculteurs permet également une rentabilité satisfaisante pour le maillon agricole.

Enseignements et perspectives

Une des difficultés pour l’initiation de ce type d’entreprise est la gestion du nombre d’interlocuteurs. Mais ce projet est une réussite et fait aujourd’hui figure de modèle. Des agriculteurs plus nombreux sont prêts à rejoindre ce type de filière. Un nouveau projet de chaudière est d’ailleurs à l’étude qui permettrait potentiellement d’implanter du miscanthus dans d’autres zones sensibles, en particuliers aux inondations et coulées de boues.

Pour aller plus loin : reportage sur Brumath

Contact :
Jean-Pierre JOST
Mairie de Brumath
4 rue Jacques Kablé - 67170 BRUMATH
03 88 25 63 41