Un monument historique chauffé au miscanthus

Genèse du projet

Enjeux et historique du projet

Le château de Vauventriers, situé à Champhol en Eure et Loire est classé au titre des Monuments historiques. Il comprend 8 logements dont celui du propriétaire, les bureaux de NovaBiom et 6 logements locatifs. Emmanuel de Maupeou, président fondateur de la société NovaBiom, est également agriculteur (EARL de Vauventriers) et producteur de miscanthus sur une quinzaine d’hectares. Les bâtiments datent du XVII ème siècle et ont une mauvaise isolation thermique structurelle, qui ne peut être que faiblement compensée par des travaux d’isolation compte tenu du classement du site monument historique. Le miscanthus apporte une solution innovante et durable pour chauffer le bâtiment.

Les enjeux :

  • Réduire la facture énergétique en produisant moins de gaz
    à effet de serre et arriver à atteindre des températures
    de confort.
  • Être une vitrine pour les savoir-faire de NovaBiom
  • Revaloriser la totalité du foncier, avec des projets d’accueil…
    (chambres d’hôtes).
  • Pour les locataires garantir des coûts énergétiques modérés,
    stables et transparents.

Le projet a démarré en janvier 2014, suite à la reprise du château par Lucile et Emmanuel de Maupeou.

Chronologie du projet

  • 2014 :  Consultation des fournisseurs de chaudières, chauffagistes et installateurs (printemps). Montage financier, signature de Certificats d’Économie d’Énergie (automne).
  • 2015 :  Signature des bons de commande (janvier). Début des travaux du réseau, et construction de chaufferie (15 mai). Livraison de la chaudière, achèvement des réseaux (31 juillet). Équipement de la chaufferie (septembre). Démarrage de la chaudière (3 octobre).

Dans la pratique, comment ça marche ?

  • Installation d’une chaudière KSM de 300 kW et d’un réseau de chaleur desservant l’ensemble des logements.
  • Distribution de la chaleur aux locataires par le biais de 8 sous-stations, chacune équipée d’un compteur d’énergie. Un contrat de fourniture d’énergie est signé avec chaque locataire, le prix est la moyenne des prix au kWh du gaz naturel sur les 5 dernières années, et l’indice d’évolution du prix appliqué dans le contrat est l’indice INSEE des prix à la consommation incluant l’énergie.
  • Nombre d’heures de fonctionnement de la chaudière (au régime nominal) = 1 600 h.
  • La consommation prévisionnelle de miscanthus = 80 tonnes/an, soit environ 6,5 ha de terres marginales (à faible potentiel). Parcelles plantées en 2008 à 1 km de la chaudière.
  • Sur ce projet, à l’origine au gaz naturel, 80% des coûts étaient des coûts variables liés au combustible, ici avec le miscanthus le combustible représente 20% des coûts, le surcoût de « bien chauffer » est donc marginal.

Aspect financier

Coût du projet

  • Chaudière KSM 300 kW à grilles mobiles et désileur rotatifde 5 m : 60 000 €.
  • Réseau enterré de 230 mètres linéaires et 8 sous-stations : 120 000 € (avec contribution importante de main d’oeuvre interne dans la pose du réseau et la construction de la chaufferie).
  • Chaufferie et silo de 150m3 (15 jours d’autonomie en pleine puissance) : 15 000€.

Financement du projet

  • Prêt bancaire de 150 000 € sur 15 ans.
  • Certificat d’Economie d’Energie EDF : 22 000 €.
  • Le reste est autofinancé (financement participatif).

Chiffrage économique par rapport aux solutions alternatives

Coût annuel de 6 400 € pour le miscanthus combustible en remplacement du gaz pour une facture annuelle de 30 000 euros.  Cette économie annuelle de 23 600 € permet un retour sur investissement des investissements spécifique chaudière biomasse en 30 mois.

Le chauffage miscanthus de la ferme de Thimert-Gatelles

Genèse du projet

 Enjeux et historique du projet

Une chaudière fuel qu’il était urgent de changer pour l’hiver 2013, du miscanthus déjà implanté sur la ferme : voilà le contexte pour le projet de chauffage miscanthus de Nicolas Maisons réalisé en 2013.

Après s’être renseigné auprès des Chambres d’agriculture d’Eure-et-Loir et d’Alsace, avoir effectué plusieurs visites d’autres installations et reçu des propositions de différents constructeurs, cet agriculteur a opté pour une chaudière polycombustible Guntamatic. Il substitue alors la consommation annuelle de 5000 litres de fuel par la production d’1 à 2 hectares de miscanthus, générant des économies substantielles.

M. Maisons est particulièrement investi dans la filière puisqu’il a créé avec 4 autres agriculteurs la société Miscanplus qui commercialise le miscanthus pour du paillis, des litières et sous forme de granulé pour le chauffage.

Chronologie du projet :

  • Avril 2008 : 1 ha de miscanthus planté (récolte depuis 2010).
  • 2013 : installation d’une nouvelle chaudière à biocombustible.
  • Avril 2013 : 2 ha de miscanthus plantés (pour une première récolte en 2015).

Dans la pratique, comme ça marche ?

Besoins et objectifs :

  • Chauffage de bâtiments d’habitation de 300 m2 et de l’eau sanitaire.
  • Optimisation de l’équation économique entre le besoin en énergie pour se chauffer et la valorisation de la production agricole de l’exploitation.

Approvisionnement :

  • Besoin en miscanthus : 15 tonnes de matière sèche par an (substituées à 5000 litres de fuel). La parcelle de 2008 a produit 6 tonnes lors de la première récolte en 2010 et produit actuellement entre 12 et 15 tonnes par hectare chaque année. Les rendements continuent de croître.
  • Origine du miscanthus : 3 ha sur l’exploitation. (1 ha en 2008 + 2 ha en 2013).
  • Récolte avec une ensileuse à maïs.
  • Silo d’approvisionnement de la chaudière est une ancienne cellule à céréales de 10 m3. (permet une autonomie de 3 semaines en hiver). Le miscanthus a l’avantage de pouvoir se stocker sur des hauteurs élevées (5-6 mètres).

Quelle solution technique de chauffage

  • Chaudière polycombustible
  • Marque : Guntamatic-Powerchip 30
  • Puissance : 30-35 kW
  • Ballon tampon de 850 litres
  • Caractéristiques de la chaudière : foyer fond mouvant, conduit de cheminée en céramique. Réglée à 650 °C elle brûle le miscanthus sans aucune formation de mâchefer. Décendrage automatique par aspiration.

Aspect financier

Coût du projet :

  • Coût chaudière, ballon tampon, conduit de cheminée en céramique, frais d’installation : 37 000 € TTC.
  • Implantation du miscanthus : 3500 €/ha (rhizomes plus frais d’implantation).
  • Frais de récolte (location d’ensileuse) : 200 €/ha/an.

Financement du projet :

  • Crédit d’impôt de 4 000 € en faveur du développement durable (remplacé aujourd’hui par le crédit d’impôt pour la transition énergétique). Ce mécanisme a été suggéré par le chauffagiste de M. Maisons.

Chiffrage économique par rapport aux solutions alternatives ?

La consommation annuelle de 5 000 litres de fuel (5 000 € environ) est substituée aujourd’hui par 15 tonnes de miscanthus. Les coûts de récolte s’élèvent à 200 € par an et le coût d’opportunité par tonne de miscanthus s’élève à 90 € (c’est-à-dire le prix auquel il pourrait être vendu). On évalue les frais de chauffages annuels de 1550 €, soit une économie de 3450 € par rapport au chauffage au fuel en place initialement.

Enseignements et perspectives :

Après avoir essayé de faire des bouchons (pellets) de miscanthus pour le rendre moins volumineux au stockage, l’utilisation en copeaux vrac s’est avéré la solution la plus pratique et surtout la moins coûteuse. Directement du champ au silo, sans séchage ni transformation le bilan économique et écologique s’en trouve maximisé.

Le chauffage au miscanthus offre un confort de chauffe complétement différent par rapport au fuel  grâce au ballon tampon et à un système de sonde. Il y a toujours une répartition de la chaleur homogène dans toute la maison. La solution miscanthus a également un impact très positif sur l’aménagement du territoire, notamment en termes de biodiversité.

Le décendrage de la chaudière automatique permet de vider la réserve (150 litres) seulement deux fois par saison. Ce qui s’avère pratique.

La ferme des Ruelles améliore son bilan carbone

Genèse du projet

Enjeux et historique du projet :

Depuis 1992, Michel Galmel cherche à améliorer le bilan environnemental de La ferme familiale de Ruelles (Tilly, Eure) . Il s’agit pour lui de mieux prendre en compte les caractéristiques pédologiques de ses parcelles pour mieux les valoriser mais également de diversifier ses activités.  C’est dans cette perspective de performance environnementale qu’est venue l’idée d’une chaudière biomasse pour du miscanthus. Cette solution lui permettait également de maitriser le coût de son énergie.

Après avoir planté entre 2007 et 2008 7,5 hectares de miscanthus sur des bassins de captage permettant ainsi de protéger les ressources en eau, Michel Galmel installe en 2011 une chaudière à biomasse dans son exploitation. Il vend également une partie de son miscanthus à l’Usine coopérative de déshydratation du Vexin (UCDV).

Chronologie du projet :

  • Entre 2007 et 2008 : plantation de 7,5 hectares de miscanthus.
  • 2010 : visite de chaudières à miscanthus chez des utilisateurs (Dominique de Thezy).
  • 2010 : étude avec la Chambre d’agriculture de l’Eure et Heizomat.
  • 2011 : installation d’une chaudière polycombustible Heizomat.

Dans la pratique, comment ça marche ?

 Objectifs :

  • Chauffage de plusieurs bâtiments pour des surfaces totales de 700 m2 (la maison principale, 2 appartements, 2 chambres d’hôtes, un magasin, un bureau et une grange)
  • Eau chaude sanitaire.
  • Une partie du miscanthus produit est en contrat avec la coopérative de déshydratation.

Approvisionnement :

  • Récolté par l’entreprise UCDV à l’aide d’une ensileuse à maïs.
  • Silo de 150 m3 qu’il a construit lui-même. Il est rempli 3 fois par an avec une benne à fond poussant ou avec un godet.

Quelle solution technique de chauffage

  • Chaudière Heizomat RHK AK 100 : polycombustible, 100 kW, désileur rotatif de 4,5 m, avec un réservoir de 500 litres dans le corps de la chaudière.
  • Combustible : miscanthus en vrac.

Conditions de fonctionnement : ramonage de la cheminée une fois par an, graissages deux fois par an, évacuation automatique des cendres.

Aspect financier et environnemental

Coût et financement du projet :

  • Coût chaudière posée : 33 300 € HT.
  • Implantation du miscanthus : 3500 €/ha (rhizomes NovaBiom et implantation faite en propre).
  • Coûts de récolte par ensileuse (hors transport) : 150 €/ha/an.

Subventions du Plan de Performance Energétique de 9000 €.

Chiffrage économique par rapport aux solutions alternatives ?

L’utilisation de 2 hectares de miscanthus produisant 13 tonnes/ha  de matière sèche par an permet d’épargner la consommation de 15 000 litres de fuel par an. En termes de frais opérationnels de chauffage, cela permet une réduction de la facture d’environ 8 000 €/an.

En outre, le miscanthus permet de chauffer  les bâtiments toute l’année ce qui améliore nettement les conditions et la période d’accueil des visiteurs.

Pour quel bilan au niveau environnemental ?

Le projet permet la réduction de 41 tonnes d’émission de CO2 par an. Cela représente une réduction équivalente à 13 voitures parcourant chacune  15 000 Km/an.

Du miscanthus en complément d’un élevage bio

Genèse du projet

Depuis plusieurs années, Jean-Jacques Pinguet éleveur laitier en Seine Maritime fait évoluer son exploitation vers les principes de l’agriculture biologique. Dans cette optique, il a décidé de réduire la taille de son troupeau ce qui libère des surfaces. Il a choisi d’y implanter depuis 2014 du miscanthus du fait de la non nécessité d’intrants et des faibles besoins en interventions humaines. En 2006, il avait fait installer une chaudière à biomasse   qui fonctionne aujourd’hui au bois mais qui peut être réglée pour fonctionner au miscanthus. Dans ce contexte, il pourra valoriser sa production de miscanthus à la fois dans sa chaufferie, en alimentations bovin et en litière.

Chronologie du projet :

  • 2006 : installation de la chaudière.
  • 2014 : implantation de 2,5 hectares de miscanthus.
  • 2015 : implantation de 3,5 hectares de miscanthus.
  • 2016 : réglage de la chaudière pour recevoir du miscanthus par Energy Concept. Première récolte des 2,5 premiers hectares implantés. Fonctionnement de la chaudière au miscanthus.

Dans la pratique, comment ça marche ?

Besoins et objectifs :

  • Chauffage de l’exploitation, de l’eau sanitaire ainsi que de l’eau pour le nettoyage de la laiterie.
  • Valorisation du miscanthus sur divers débouchés paillage, litière, autre.

Approvisionnement :

  • 6 hectares plantés entre 2014 et 2015 par des prestataires (Guillaume Leriche et Novabiom).
  • Récolte réalisée par une entreprise de travaux agricoles extérieure.
  • Stockage dans un hangar sur l’exploitation.

Quelle solution technique de chauffage ?

  • 1 chaudière ETA Heiztechnik (50 kW)

Aspect financier

Le miscanthus vient en complément et en substitution du bois permettant à M. Pinguet de consacrer nettement moins d’heures de travail pour constituer le stock de biomasse (découpe du bois assurée par lui). L’adaptation et le réglage de la chaudière sont réalisés pour un coût modeste.

De l’énergie propre pour l’ESAT d’Allaines

 Genèse du projet

Enjeux et historique du projet

L’ESAT d’Allaines est un établissement médicosocial qui intègre des personnes handicapées par le travail. Il déve­loppe des activités variées d’imprimerie, d’entretien d’espaces verts, de blanchisserie, de restauration et de sous-traitance agroa­limentaire et aéronautique.

En 2009, l’établissement de Moislains est relocalisé à Allaines. Il est question de mettre en place de nouvelles installations plus adaptées à l’ESAT. L’équipe de direction souhaite optimiser leur ergonomie et un schéma énergétique valorisant les ressources locales. L’idée est en fait de réduire la facture énergétique en suivant une démarche durable.

Le miscanthus apparait ainsi comme une solution de choix. Rapidement, on met à disposition les  2 ha attenants aux installations pour cultiver du miscanthus. Ce dernier permet alors de compléter les autres combustibles issues des tailles des espaces verts.

Afin de garantir l’approvisionnement en biomasse du centre dès son ouverture, l’établissement a débuté avec 2 ans d’avance l’implantation du miscanthus.

Chronologie du projet

2009 Pré-étude diligentée auprès d’un cabinet d’études. Recherche sur des solutions de chauffage et par­tage d’expériences avec un agriculteur de la région Philippe Colin.

2010 Premiers hectares de miscanthus plantés (avril).

2011 Pose de la première pierre du centre (20 mai).

2012 Livraison et intégration du bâtiment (20 août).

Dans la pratique, comment ça marche ?

Besoins et objectifs

  • Chauffage d’un bâtiment de 5000 m2 qui accueille 140 personnes quotidiennement.
  • Activités de blanchisserie, d’imprimerie, de restauration (2500 repas quotidiens), atelier de sous-traitance indus­trielle et d’entretien des espaces verts.
  • Besoins de chauffage et d’eau chaude sanitaire (en par­ticuliers pour la blanchisserie).

Approvisionnement

  • 2 hectares de miscanthus plantés en avril 2010 : récolte de 200 m3 en 2013.
  • 2 hectares de miscanthus rachetés et plantés en 2012.
  • Résidus de taille de végétaux broyés à l’aide de marteaux et fléaux.
  • Récolte par un agriculteur de la région avec une ensileuse à maïs.
  • Stockage dans un entrepôt de 500 m2.

Solution technique de chauffage

  • 2 chaudières Hargassner polycombustibles de 200 kW.

Aspect financier

Coût et financement du projet

Le coût de l’ensemble du projet a été de 6,5 millions € (bâti­ment, installations diverses, chauffage…).

Le projet a obtenu une subvention de l’ADEME de 220 000 €  sous condition de dépasser les critères de la réglementation thermique pour 2005 pour atteindre, voire dépasser la RT 2012.

Chiffrage économique par rapport aux solutions alternatives

Les coûts énergétiques sont complètement internalisés. Ils se résument donc au coût d’implantation du miscanthus (1 fois tous les 20 ans), aux coûts de récolte et aux coûts d’entretien de la chaudière.

Quel bilan au niveau environnemental ?

En décembre 2014, l’ESAT d’Allaines a obtenu le label ISO 26 000 « Responsabilité sociétale de l’entreprise ». L’entreprise a profité en outre de l’optimisation énergétique sur le site grâce au système de chauffage fonctionnant au miscanthus. Ainsi, L’ensemble de l’énergie utilisée est renouvelable. Elle repose sur l’utilisation de panneaux photovoltaïques, d’une éolienne et des chaudières à biomasse.

Enseignements et perspectives

Le miscanthus a été intégré dès le début à la réflexion. Depuis deux, il fait preuve d’efficacité. La cendre est ajoutée aux autres résidus organiques (gazon en particulier) dans un compost et constitue ainsi un apport de potasse pour fabriquer un engrais complet. Celui-ci sera ensuite épandu sur les champs de miscanthus permettant d’optimiser l’utilisation des ressources et déchets jusqu’au bout de la chaine.

Un gîte de charme chauffé au miscanthus

Genèse du projet

Enjeux et historique du projet :

Dominique de Thézy a développé une activité de gîte de charme dans le Château familial d’Omiecourt. En 2005, il souhaite accroître sa capacité d’accueil de ses chambres d’hôtes et construire une nouvelle piscine intérieure. Il a donc besoin d’accroître sa puissance de chauffage. Il se tourne alors vers une chaudière polycombustible choisie pour sa rusticité. Après avoir utilisé divers combustibles comme de la plaquette forestière, de la paille de colza ou même de la palette broyée, il s’oriente en 2007 vers du miscanthus. En effet, il dispose de trois petites parcelles un peu éloignées avec d’importantes réserves en eau : idéal pour implanter du miscanthus. En 2014, grâce à 7 ha de cette culture, il substitue l’équivalent de 50 000 litres de fuel.

Objectifs:

  • Augmenter la puissance de chauffage pour : un château de 400 m2, deux gîtes sur 320 m2, une piscine intérieure, une piscine extérieure, un jacuzzi, eau chaude sanitaire des 2 gîtes.
  • Valoriser au mieux 3 parcelles éloignées avec un minimum d’interventions.
  • Mettre en œuvre une solution de chauffage respectant les principes du développement durable.

Chronologie du projet :

  • 2005 : projet de construction et installation d’une chaudière polycombustible.
  • 2007 : implantation du miscanthus par la société NovaBiom
  • 2009 : première récolte de miscanthus.

Dans la pratique, comment ça marche ?

Approvisionnement :

  • Plantation de 7 ha de miscanthus
  • Silo de 30 m3 (rempli une fois par semaine).

Installation de chauffage

  • Chaudière Heizomat (choisie pour sa rusticité) à copeaux d’une puissance de 150 kW.
  • L’ancienne chaudière au fuel a été conservée en cas de défaillance.

Aspect financier

Coût et financement du projet :

  • Installation réseau + chaudière : 60 000 € (dont 35 000 coût chaudière)
  • Implantation du miscanthus : 3500 €/ha (rhizomes et implantation).
  • Coût de récolte (externalisé à un agriculteur de la région) : 250 €/ha/an
  • Subvention ADEME : 21 000 € et le reste en fond propre

Chiffrage économique par rapport aux solutions alternatives ?

La consommation de miscanthus se substitue à 50 000 litres de fuel par an. A 0,8 € par litre de fuel, ce sont donc 40 000 € de dépenses en combustibles fossiles qui sont évitées tous les ans. Cela permet en outre de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Enseignements et perspectives :

La longueur du brin a été ajustée au fil du temps pour optimiser la combustion, il ne doit pas être trop court. De plus, pour un fonctionnement optimisé, le miscanthus doit être en entrée chaudière (donc à la récolte) à 16% d’humidité maximum. A cette humidité, on a donc une bonne conservation lors du stockage et une très bonne combustion.

Un chauffage durable pour les HLM d’Herleville

Genèse du projet

Enjeux et historique du projet

Dans le cadre de la réhabilitation de vieilles écuries en logements sociaux, Hélène et Gonzague Proot visaient à réaliser un projet qui soit durable tant au niveau social qu’environnemental. C’est pourquoi lorsqu’ils ont étudié les solutions de chauffage, leur choix s’est porté sur l’utilisation d’un combustible renouvelable, produit sur place et avec un bilan énergétique favorable. C’est au cours d’une réunion d’information que M. Proot découvre le miscanthus. Cette culture s’inscrit parfaitement dans sa démarche de mise en valeur écologique de son environnement. En effet, le miscanthus permet de multiplier les bordures et ainsi d’accroitre la biodiversité et la faune auxiliaire des cultures. Ainsi, participant à un Contrat de gestion du territoire, avec obligation de séparer les grandes parcelles, Gonzague Proot choisit en 2007 d’implanter 2,72 ha en deux bandes séparatives de miscanthus à proximité de sa ferme.

Objectifs:

  • Chauffer huit logements locatifs (500 m2), l’habitation principale des exploitants agricoles, les installations d’une aire de camping et la salle d’accueil d’une ferme pédagogique : soit un total de 760 m2.
  • Chauffer l’eau sanitaire pour les logements (ballon d’eau chaude de 1000 litres).
  • Séparer des grandes parcelles dans le cadre d’un contrat gestion du territoire.

Chronologie du projet :

  • 2007 : implantation du miscanthus.
  • 2008 : installation de la chaudière.
  • 2009 : premiers locataires chauffés au miscanthus

Dans la pratique, comment ça marche ?

Approvisionnement :

  • 2,72 ha de miscanthus pour un rendement de 20 tonnes par hectare en 2012 : 54 t.
  • Récolte avec une ensileuse à maïs non modifiée.
  • Stockage : hangar de 150 m2, trémie de 20 m3 accolée à la chaufferie, avec une vis sans fin pour l’approvisionnement automatique de la chaudière. Cette dernière est remplie tous les 10 jours en hiver pour alimenter la chaudière.

Quelle solution technique de chauffage

Chaudière Heizomat polycombustible de 150 kW.

Aspect financier

Coût du projet :

  • Implantation du miscanthus : 3400 €/ha.
  • Installation de chauffage (chaudière, chauffe-eau avec panneau solaires de 16 m2, plancher chauffant…) : 190 000 € TTC.
  • Montant total du projet locatif : 620 000 € (environ 1200 €/m2).

Financement du projet :

  • 300 000 € d’aides au total.
  • ADEME et région 70 000 €.
  • 300 000 € d’emprunt.
  • 15 000 € autofinancé.

Chiffrage économique par rapport aux solutions alternatives ?

La combustion de 54 T de miscanthus permet de se substituer à plus de 20 000 litres de fuel.

Enseignements et perspectives :

Avec une trémie de 20 m3 à remplissage automatique, l’alimentation en plein hiver se fait une fois tous les 10 jours avec un temps d’intervention très court étant donnée la proximité de la plate-forme de stockage. Grâce à un système de décendrage automatique et à un cendrier d’une capacité de 300 litres, M. Proot n’a besoin de vider le cendrier que 6 à 8 fois par an. Proot souligne que l’utilisation de la chaudière nécessite des réglages et un entretien qui doivent être appréhendés au préalable avec le constructeur ou l’installateur. Après plusieurs années de fonctionnement, Gonzague Proot est très satisfait des choix réalisés. C’est un projet alliant avec succès les aspects sociaux et environnementaux du développement durable.

Transition énergétique de l’Abbaye d’Ourscamp

Genèse du projet

Enjeux et historique du projet :

L’abbaye cistercienne Notre-Dame d’Ourscamp dans l’Oise a été fondée en 1129. Gérée par la communauté des vingt-cinq frères, l’abbaye comprend un ensemble imposant de vastes bâtiments, datant de différentes périodes et classés au titre des monuments historiques.

La réduction de la facture énergétique du site (dépense annuelle de combustibles – fuel et gaz – de l’ordre de 80 000 euros) est toutefois devenue un enjeu majeur, avec la nécessité de maintenir ou d’améliorer le confort thermique des pensionnaires et de favoriser la conservation des bâtiments.

Le Père Bernard, en charge de l’entretien et de la rénovation des bâtiments s’est intéressé à la solution miscanthus, déjà mise en œuvre par un fidèle de l’abbaye et par la commune d’Hangest sur Somme, non loin d’Ourscamp.

Le projet d’installer une chaufferie 100% miscanthus, approvisionnée par des agriculteurs locaux s’est ainsi concrétisé en quelques mois et a été inauguré à l’automne 2015.

Chronologie du projet :

  • 2014 : Décision de la mise en place d’une solution de chauffage au miscanthus et démarrage de l’étude
  • Mars 2015 : Démarrage de la chaudière
  • Avril 2015 : Implantation de 5 ha de miscanthus par un agriculteur à 3 km de l’abbaye
  • Avril 2016 : Implantation de 5 ha de miscanthus

Dans la pratique, comment ça marche ?

Objectifs :

Chauffage de l’ensemble des bâtiments (consommation de 60 000 litres de fuel+ 20 000 litres pour l’aile en réhabilitation) à partir de miscanthus produit localement à moindre coût, avec maintien voire amélioration du confort thermique.

Approvisionnement :

  • 10 ha de miscanthus produit par deux agriculteurs à 5 km de l’abbaye
  • 5 ha implantés en 2015, 5 ha implanté en 2016,
  • Pour le moment le miscanthus vient d’un producteur situé à 15 km
  • Silo de 100 m3 approvisionné par benne agricole via une trémie de réception, le miscanthus étant ensuite soufflé dans le silo.

Quelle solution technique de chauffage ?

Une Chaudière Heizomat RHK AK 400 kW polycombustible adaptée au miscanthus (foyer rallongé et chaine longitudinale de décendrage). Une avec alimentation automatique par extraction mécanique couplée à un canal de changement de direction et tube de chute. Le miscanthus est utilisé en vrac.

Aspect financier

Coût du projet :

  • Pour la chaudière : 92 000 € TTC.
  • Coût du réseau et de l’installation : 175 000 € TTC
  • Prix d’achat du miscanthus rendu : 110 € HT/ tonne brute

Quel retour sur investissement ?

  • L’installation nouvelle remplace 6 chaudières à fuel et une chaudière au propane.
  • La facture annuelle de combustible s’élèvera désormais à 20 000 € (environ 130 tonnes de miscanthus) au lieu de 80 000 € auparavant, soit une économie annuelle de 60 000 €.
  • Cette économie permet donc un retour sur l’investissement inférieur à 5 années.

Pour quel bilan au niveau environnemental ?

L’économie annuelle de 68 TEP fait diminuer de 210 tonnes les émissions de CO2 chaque année. Cela représente une réduction équivalente à 65 voitures parcourant chacune 15 000 Km/an.

 

Témoignage en vidéo ? c’est ici : https://youtu.be/xLDCRmDEdU0

A Brumath, On préserve l’eau avec du miscanthus

Genèse du projet

Enjeux et historique du projet

La ville de Brumath en Alsace faisait face à un problème de préservation des eaux : coulée de boue, érosion par ruissellement et ainsi qualité médiocre des eaux. Parallèlement, elle avait besoin d’accroître sa capacité de chauffage. La Chambre d’Agriculture d’Alsace l’oriente alors vers le chauffage biomasse de miscanthus.  Le bureau d’étude Solares Bauen soutient et préconise également ce projet.

La commune se joint alors à la Chambre d’Agriculture pour trouver des agriculteurs susceptibles de fournir la matière première dans les zones sensibles. Des conventions de

commercialisation seront finalement signées par 5 exploitants pour une durée de 15 ans minimum.

Besoins et objectifs

  • Problème de coulées de boues récurrentes (2008, 2010, 2011, 2012).
  • Préservation des ressources en eau sur le périmètre de l’Aire d’Alimentation de captage (présence d’atrazine).
  • Accroissement de la puissance de chauffage pour chauffer 7 055 m2 de bâtiments communaux : l’hôtel de ville, la maison de la communauté, la maison des associations, le commissariat, la Croix Rouge, la maison de l’enfance, les deux nouveaux bâtiments qui abritent des locaux associatifs, un café et la médiathèque.
  • Valorisation des ressources locales.
  • Développement d’une solution de chauffage économique sur le long terme.

Chronologie du projet

  • 2009 : étude de faisabilité.
  • 27 mai 2011 : validation par le Conseil municipal.
  • 2012 : implantation du miscanthus.
  • 2013 : installation et mise en service de la chaudière.

Dans la pratique, comment ça marche ?

Approvisionnement

  • Origine du miscanthus : 15 ha chez 5 agriculteurs dont l’essentiel se situe sur les aires d’alimentation de captage de la commune.
  • Récolte : les agriculteurs font appel à une entreprise de travaux agricoles. La pesée de la récolte s’effectue sur le lieu de stockage (pont bascule).
  • Stockage : effectué par un exploitant agricole dans un hangar construit à cet effet.
  • Un agriculteur assurera la livraison en 2 heures.
  • Prix d’achat du miscanthus livré : convention réciproque entre la ville et les agriculteurs de production et de rachat sur une durée de 17 ans à 100 € hors taxe par tonne de matière sèche livrée (le prix est indexé sur l’indice des prix à la consommation).

Quelle solution technique de chauffage ?

L’installation consiste en :

  • Installation de  3 chaudières polycombustibles Guntamatic en cascade (85 kW chacune) couvrant 80% des besoins  en chauffage. Elles sont adaptées pour recevoir tous types de biomasses forestière et agricole ;
  • Une chaudière à gaz d’une puissance de 430 kW qui couvrira les pointes de puissance et qui optimisera l’utilisation des 3 premières. Elle peut couvrir 65% de la puissance totale nécessaire ce qui lui permettra de maintenir une température minimale dans les bâtiments en cas de défaillance des chaudières polycombustibles. Cela n’a cependant jamais été nécessaire depuis l’installation des chaudières à biomasse.
  • 55 m2 de chaufferie ;
  • 1 silo d’une capacité de 105 m3 soit une autonomie de 9 jours en période de pointe ;
  • Ballon tampon de 4 000 litres d’eau ;
  • 1 réseau de chaleur de 235 mètres linéaires qui alimentera les divers bâtiments ;
  • Les équipements nécessaires au transfert de chaleur dans les sous-stations de chaque bâtiment ;
  • Le système de gestion technique centralisé qui permet de refacturer les consommations bâtiment par bâtiment.

Aspects financiers

Coût et financement du projet

  • Coût total des travaux hors taxes : 421 000 €.
  • L’ADEME, le FEDER et la région ont participé à hauteur de 174 685 €.
  • Le reste a été financé par la commune.

Chiffrage des économies par rapport aux solutions alternatives

  • Le retour sur investissement par rapport à un chauffage fuel plus gaz est estimé à 14 ans. Grâce aux subventions obtenues, le temps de retour sur investissement est réduit à 7 ans.
  • Le modèle économique construit avec les agriculteurs permet également une rentabilité satisfaisante pour le maillon agricole.

Enseignements et perspectives

Une des difficultés pour l’initiation de ce type d’entreprise est la gestion du nombre d’interlocuteurs. Mais ce projet est une réussite et fait aujourd’hui figure de modèle. Des agriculteurs plus nombreux sont prêts à rejoindre ce type de filière. Un nouveau projet de chaudière est d’ailleurs à l’étude qui permettrait potentiellement d’implanter du miscanthus dans d’autres zones sensibles, en particuliers aux inondations et coulées de boues.

Pour aller plus loin : reportage sur Brumath

Préservation de l’eau et chauffage à Ammertzwiller

Genèse du projet

Enjeux et historique du projet

La ville d’Ammertzwiller en Alsace a été témoin comme celle de Brumath de la dégradation progressive de ses ressources en eaux. Les analyses menées sur 20 ans par le Syndicat Intercommunal d’Alimentation en eau montraient ainsi une augmentation des taux de nitrates de 15 à 43 mg/l à la sortie des puits.

Dès lors la Chambre d’Agriculture a mené un diagnostic sur les pratiques agricoles. Il s’en est suivi qui un plan d’actions incluant de nouveaux itinéraires techniques agricoles, l’implantation de CIPAN ou encore la remise en herbe de cultures… Il fut aussi question d’implanter du miscanthus. En effet, cette solution était bien connue de Mathieu Ditner, président du Syndicat intercommunale et agriculteur.

On envisage ainsi une valorisation du miscanthus en biocombustible pour la chaudière communale jusqu’alors alimentée par des plaquettes forestières. Plusieurs études de faisabilité sont alors menées (projet de chauffage bois déchiqueté et comparaison des coûts bois/miscanthus). Enfin, la commune se chargea de trouver agriculteurs et surfaces pour assurer un approvisionnement suffisant.

Besoins et objectifs

  • Améliorer la qualité de l’eau qui se dégradait depuis 20 ans.
  • Nécessité d’établir un cadre économique suffisamment attractif pour convaincre les agriculteurs de participer au projet.
  • Parallèlement le prix payé pour le miscanthus en tant que combustible devait rester compétitif par rapport aux solutions de chauffage alternatives.

Chronologie du projet :

  • 1993 : M. Ditner cultive déjà du miscanthus sur son exploitation
  • 2007 : chaufferie plaquette bois avec réseau de chaleur.
  • Fin 2008 : études de faisabilité par la chambre d’agriculture.
  • Février 2009 : engagement écrit des acteurs
  • Avril 2009 : implantation de 18 ha
  • Avril 2010 : implantation de 9 ha
  • Janvier 2011 : signature d’un contrat d’achat
  • Mars 2011 : 1ère récolte sur 19 ha
  • Mars 2012 : récolte sur 23 ha

Dans la pratique, comme ça marche ?

Approvisionnement :

  • Origine du miscanthus : 27 ha cultivés par 13 agriculteurs sur la commune en 2012, dont 74 % sur le bassin d’alimentation de captage.
  • Récolte et déchiquetage : par un prestataire équipé d’une ensileuse.
  • Contractualisation entre les agriculteurs et le SIVOM (Syndicat Intercommunal à Vocation Multiples) sur une durée de 15 ans.
  • Transport au stockage : prestation mutualisée entre 4 agriculteurs.
  • Bâtiment de stockage (bois et miscanthus) : 2000 m3, sur la commune de Bernwiller financé par le SIVOM.
  • Prix d’achat du miscanthus livré en copeaux : 95 € prix plancher et 130 € prix plafond, négocié tous les ans.

ammertzwiller miscanthus

Quelle solution technique de chauffage ?

  • Chaudière à bois de 2008 adaptée au miscanthus en 2011
  • Puissance : 400 kW
  • Marque : Köb
  • Puissance chaudière d’appoint : 500 kW, fioul
  • Combustibles : plaquettes de miscanthus et de bois
  • Consommation (2011/12) : 300 T MS de miscanthus complété avec du bois. L’objectif est 100 % de miscanthus d’ici 2014.
  • Chauffage de 60 habitations et des bâtiments publics (Mairie, église, caserne pompiers, école)
  • Réseau de chaleur : 2500 m
  • Production : 900 – 1 000 MWh/an

Aspects financiers

Coût du projet :

  • Achat des rhizomes et location planteuse : 3 000 €/ha
  • Coût total : 850 000 € pour la chaudière à bois, l’adaptation pour le miscanthus et le réseau de chaleur (coût de raccordement au réseau : 2 000 €/abonné).

Financement du projet :

  • Amortissement sur 25 ans
  • Le syndicat d’eau en partenariat avec l’Agence de l’eau Rhin Meuse ont pris en charge la totalité des coûts d’implantation.
  • Subvention à hauteur de 80 % (Région et ADEME département)

Coût de revient et vente de chaleur :

  • Coût de revient : entre 25 et 35 €/MWh
  • Prix chaleur livrée (chiffres 2014) : abonnement de 500 €/abonné + 0,055 €/kWh, environ 70 abonnés
  • Durée de contrat : 15 ans

Chiffrage économique par rapport aux solutions alternatives ?

Selon une étude économique menée en amont le coût de revient moyen était équivalent à un approvisionnement en plaquette de bois.

Pour quel bilan au niveau environnemental ?

  • Réduction de la teneur en nitrates dans les puits d’Ammertzwiller de 18,6 % entre 2009 et 2013.
  • Ralentissement des coulées de boue grâce à l’implantation du miscanthus.
  • Rejets atmosphériques (NOx, CO, SO2, COV, HAP…) répondent aux normes en vigueur.

Enseignements et perspectives :

La mise en œuvre de ce projet a pu voir le jour grâce à la motivation et à la persévérance de quelques agriculteurs initiateurs. La Chambre d’Agriculture a apporté un appui technique tandis que l’Agence de l’eau a aidé à financer les rhizomes, investissement important. La commune recherche maintenant à améliorer son stockage qui devient insuffisant. Pour des raisons techniques, Bernwiller n’a pas adapté sa chaudière à bois (également achetée en 2008) pour brûler du miscanthus.