Du chauffage miscanthus dans la Somme

 Genèse du projet

Enjeux et historique du projet

Philippe Colin se lance en 2007 dans la production de miscanthus alors qu’il cherche des solutions de séchage pour de la luzerne. Il commencera en implantant 25 hectares en 2007 avant d’étendre rapidement la culture à l’ensemble de l’exploitation. Pionnier de la culture en France, Philippe Colin choisit alors d’utiliser une partie du miscanthus qu’il produit pour chauffer sa maison. Fort de cette expérience, il épaulera alors plusieurs porteurs de projets souhaitant adopter le chauffage au miscanthus dont le maire de sa commune d’Hangest-sur-Somme. Il valorise la plus grande partie de sa production auprès d’éleveurs de la région en complément de la ration pour les vaches laitières (RuminFort) pour améliorer la rumination et diminuer les problèmes d’acidoses. Le reste de la récolte trouve des débouchés en paillage horticole, litière pour animaux grâce à son pouvoir absorbant et en chauffage.

Chronologie du projet

  • 2007 à 2011 : Implantation de 245 hectares.
  • 2009 : Première récolte. Installation de la chaudière.

Dans la pratique, comment ça marche ?

Besoins et objectifs

  • Renouveler la chaudière pour chauffer la maison de 240 m2, l’eau sanitaire et les bureaux.
  • Opportunité de valoriser le miscanthus en circuit court.
  • Gagner en compétences sur le système de chauffage miscanthus afin de promouvoir cette solution technique à l’échelle régionale.
  • Être acteur de la construction de la filière miscanthus en France.

Approvisionnement

  • Les besoins en chauffage domestique correspondent à 2-3 hectares.
  • La récolte est réalisée par ensileuse par la société SARL Lamont-Colin.
  • On stock le miscanthus sur l’exploitation sous hangar ou en boudin.
  • Pour approvisionner la chaudière on stock le miscanthus dans une trémie de 40 m3 qui est remplie toutes les 6 semaines en hiver.

Installation de chauffage

Chaudière Fröling : 55 kW

Aspect financier :

Coût du projet et économies par rapport au fuel

  •  Implantation du miscanthus : 3 500 € par hectare.
  • Coût de la chaudière : 14 000 € TTC.
  • On ajoute à cela les coûts liés à la construction du réseau de chaleur et à la trémie de 40 m3.
  • La combustion de 25 tonnes de miscanthus par an permet de remplacer environ 10 000 litres de fuel.

Financement du projet

En 2009, M. Colin bénéficie d’un Crédit d’impôt énergies renouvelables, le reste a été financé en propre.

Enseignements et perspectives

Aujourd’hui les éléments de taille de brin et de réglage de chaudière sont maîtrisés. Le choix de la chaudière demeure toutefois prédominant afin que celle-ci soit adaptée au besoin et minimise les interventions humaines.

Réduire la facture énergétique d’Hangest-sur-Somme

Genèse du projet

Enjeux et historique du projet

Monsieur Bailleul, maire de la commune d’Hangest sur Somme (700 habitants) souhaitait réduire les charges de chauffage des bâtiments communaux (mairie, groupe scolaire, cantine).  Il investit donc dans une chaudière à miscanthus, ce qui permet à la mairie d’Hangest-sur-Somme de répondre à 3 objectifs. D’une part, une réduction des charges de la commune, puis une sensibilisation des habitants aux enjeux écologiques, et enfin la mise en place d’un lien fort entre le territoire agricole et la collectivité.

 

 

De plus, le miscanthus était déjà présent sur son territoire depuis plusieurs années et la commune possédait une dizaine d’ha disponibles. La préoccupation financière s’est renforcée ces dernières années avec la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités locales, le choix du chauffage au miscanthus s’est donc avéré pertinent.

Chronologie du projet :

  • Projet initié en 2010.
  • Chaudière installée avant l’hiver 2012-2013
  • 3 ha de miscanthus plantés en 2012.
  • 3 ha de miscanthus doivent être plantés en avril 2016.

Dans la pratique, comment ça marche ?

Besoins et objectifs:

  • Réduire les charges de chauffage de la collectivité pour 1000 m2 de bâtiments communaux (maire, groupe scolaire, cantine).
  • Disposer d’un approvisionnement sécurisé en énergie.
  • Circuit court pour valoriser l’économie locale.

Approvisionnement :

  • approvisionnement initial auprès de Philippe Colin, agriculteur de la commune.
  • 3 ha de miscanthus implantés à 2 kilomètres de la chaufferie sur des terrains communaux, stocké par l’agriculteur.
  • Projet de 3 ha supplémentaires en 2016 pour répondre en totalité au besoin d’environ 50 T/an.
  • Rendement de 12 à 15 tonnes de matière sèche par hectare.
  • Silo de 90 m3 (2-3 semaines de consommation en hiver).

Quelle solution technique de chauffage

  • Chaudière Heizomat RHK AK 100 : polycombustible, puissance de 100 kW
  • Conservation de l’ancienne chaudière au fuel, en secours.
  • Livraison régulière de l’agriculteur (environ une fois par mois).

Et au niveau économique ?

Coût du projet :

  • Coût chaudière posée, réseau chaleur et silo : 130 000 € TTC
  • Implantation du miscanthus : environ 3500 €/ha (rhizomes + implantation)
  • Frais de 250 €/ha/an pour la récolte.

Financement du projet :

  • Subvention Conseil Général : 23 055 €
  • Subvention FREME (ADEME + région) : 54 300 € – Financement conditionné à une bonne isolation des bâtiments.

Chiffrage économique par rapport aux solutions alternatives ?

En 2012, la facture énergétique a été de 20 000 € pour 20 000 litres de fuel. En 2013, la facture a été de 7 000 €  pour environ 50 tonnes de miscanthus. Les économies annuelles avoisinent donc 13 000 €. A terme, la commune sera ainsi autonome en miscanthus et ses charges se résumeront aux coûts d’implantation, de récolte et d’approvisionnement.

Enseignements et perspectives :

Après trois hivers, le fonctionnement est très fiable et a répondu aux besoins de la municipalité. La commune accentue d’ailleurs l’internalisation de son approvisionnement par l’exploitation de terres communales à cette fin.

Ce projet rempli pleinement son rôle de vitrine : de nombreux articles dans la presse locale et spécialisée, ainsi que de nombreuses visites sur place de maires ou groupes d’agriculteurs qui souhaitent initier des projets énergétique agri-territoriaux similaires.

 

Du miscanthus à la maison et moins de CO2

Genèse du projet

Enjeux et historique du projet :

En 2003, Jacques Vaillant, professeur de physique appliquée à la retraite prend conscience de l’empreinte carbone de sa maison. Il se tourne alors vers des solutions innovantes reposant sur les énergies renouvelables pour réduire ses émissions de CO2.  Il créé aussi en parallèle un laboratoire pédagogique dédié aux énergies renouvelables baptisé Coricancha (temple du soleil à Cuzco au Pérou).

M. Vaillant investit ainsi dans l’isolation de sa maison, l’énergie éolienne,  solaire (thermique et photovoltaïque) et aux biocombustibles pour se chauffer. Il s’intéresse donc au miscanthus, au bois et au panic érigé (switchgrass).  C’est au cours d’un voyage en Autriche qu’il trouve un fournisseur de rhizomes de miscanthus.

M. Vaillant dispose par ailleurs de quantités excédentaires de miscanthus. Il a choisi ainsi de commercialiser la moitié de sa récolte pour des expérimentations dans différentes chaufferie de la région, dans de l’éco-construction ou encore pour le paillage horticole, la litière animale et l’isolation.

Besoins et objectifs :

  • Chauffage d’une maison de 200 m2 et de son eau sanitaire (surtout l’hiver).
  • Remplacer la consommation de deux tonnes de fuel.
  • Réduire le bilan CO2.

Chronologie du projet :

  • 2006 : voyage en Autriche sur la Biomasse organisé par la région Rhône alpes.
  • 2008 : achats directement de rhizomes en Autriche auprès de Hubert Falzberger (4632 Pichl Bei Welb). Plantation sur 0,9 hectare à Montéléger plus 0,1 hectare d’une pépinière. Revente de rhizomes au Lycée horticole de Romans et à un agriculteur de Haute-Loire (M. Zordan) ainsi qu’à un viticulteur du nord de Brouilly, Pierre Germain.
  • 2009 : premier fauchage laissé sur sol.
  • 2010 : récolte fauchée, andinée et granulée à l’usine du Grand Serre (nord 26).
  • 2011,2012, 2013, 2014 : ensilage.

Dans la pratique, comment ça marche ?

Approvisionnement :

  • 0,9 hectare planté à 60 mètres du silo.
  • Ensilage par une entreprise de travaux agricoles.
  • Stocké dans un silo de 40 m3 et une aire de stockage agricole avec une couverture amovible.

Quelle solution technique de chauffage ?

  • Chaudière à biomasse Hargassner : 35 kW . (15 kW en fonctionnant au miscanthus)

Aspects financiers

Coût du projet :

  • Achat des rhizomes : 1500 € pour un hectare.
  • Cout du labour et de plantation : 2500 €
  • Chaudière avec ramasseur : 18 000 € TTC ;
  • Silo de 40 m3 construit par M. Vaillant.

Chiffrage économique par rapport aux solutions alternatives ?

Le miscanthus remplace 2 tonnes de fuel par an, avec des frais opérationnels annuels qui se résument aux frais de récolte soit 300 €. Ces frais de récolte pourraient être diminués.

Pour quel bilan au niveau environnemental ?

Entre l’éolien, le solaire et le miscanthus la propriété de M. Vaillant a maintenant une empreinte carbone minimisée. D’autant qu’une partie du miscanthus est ensuite « exporté » pour d’autres utilisations.

Enseignements et perspectives :

Cette expérience mériterait d’être généralisée à tous les propriétaires de terres tels que les agriculteurs, viticulteurs, horticulteurs (pour chauffer les serres en particuliers). C’est en outre une solution de chauffage pertinente dans les régions manquant de ressources forestières.

Ils se chauffent au miscanthus dans le Maine-et-Loire

Genèse du projet

Enjeux et historique du projet :

La SCI La Dionnaie est une société immobilière située à Noyant-la-Gravoyère en Haut-Anjou (Maine et Loire). Elle possède un ensemble de bâtiments d’habitation, d’enregistrement et d’accueil des artistes qui couvre une surface de 580 m². En 2012, il devient nécessaire de repenser le chauffage des différents corps de bâtiment où les installations sont souvent vétustes voire inexistantes.

Après avoir réalisé un bilan énergétique, la SCI La Dionnaie décide de se tourner vers une chaudière à biomasse. A l’origine, cette dernière devait fonctionner avec du bois déchiqueté, mais rapidement émerge l’idée d’utiliser du miscanthus pour son aspect écologique et économique. La société choisit alors de produire le miscanthus sur place et sur des terres jusqu’alors en jachère. En mai 2015, le miscanthus a été planté sur 4 ha par la société NovaBiom pour une première récolte attendue pour le printemps 2017.

Chronologie du projet :

  • 2012 : initiation du projet et démarche de renseignement sur des solutions alternatives de chauffage.
  • 2013 : bilan énergétique de la société ABC Énergie.
  • 2013 : rencontres de Nicolas Maison qui cultive et utilise du miscanthus pour se chauffer.
  • 2014 : installation de la chaudière et du réseau de chaleur, avec, dans un premier temps un approvisionnement bois.
  • 2015 : implantation de 4 ha de miscanthus par NovaBiom.
  • 2017 : 1ère récolte de miscanthus.

Dans la pratique, comment ça marche ?

 Besoins et objectifs :

  • Chauffage de bâtiments : la maison des propriétaires, 2 studios, 1 local de repos.
  • Production d‘eau chaude sanitaire
  • Recherche d’une solution de chauffage économique, écologique et en circuit court d’approvisionnement.

Approvisionnement :

  • 4 hectares de miscanthus implantés en 2015.
  • Installations de stockage : une cuve creusée dans le sol (5 mètres de longueur, 5 mètres de largeur, et 50 centimètres de profondeur) dans une grange, un désileur en bout de grange, une dalle de béton agricole de réception.

Quelle solution technique de chauffage ?

  • Une chaudière Guntamatic de 69 kW
  • Un réseau de chaleur
  • Un ballon tampon de 2000 litres
  • Des radiateurs

Aspect financier

Le coût de l’ensemble du projet a été de 110 000 € hors taxes. Il inclut la chaudière, un ballon tampon, le réseau de chaleur, les radiateurs, les frais d’installation, les frais de maçonnerie, la construction de la chaufferie, le désileur, la cheminée en céramique et le coût d’implantation des rhizomes.

Le projet a été financé sur fonds propres. Une aide financière de 3 000 € a été accordée grâce au dispositif des certificats d’économies d’énergie.

Grace aux  économies de chauffage par rapport à la situation antérieure, les investissements devraient s’amortir en 10 ans.

Enseignements et perspectives :

Le miscanthus a été intégré relativement tôt dans la réflexion ce qui a permis d’adapter rapidement les installations. Concernant les soutiens des institutions publiques de la région, il y a une méconnaissance du miscanthus qui a donc rendu difficile la constitution du dossier de financement.